Si jamais je te quitte,
C’est que je quitte ton monde.
Si je pars assez vite,
Peut-être serais-je moins immonde…
Si jamais je pleurs,
Ce n’est pas parce que j’ai peur.
Si un jour je plonge,
C’est que la routine me ronge.
Si un jour je saute,
C’est que j’ai besoin d’une tombe.
Si bientôt je tombe,
A qui reviendra la faute ?
Si bientôt je brûle,
Personne n’ira en cellule.
Si à un plafond je pends,
Je me serais rendu compte que la vie nous ment.
Si dans mes veines coule du poison,
J’en profiterais enfin pour aider mon prochain.
Si un cancer m’empêche de voir la prochaine saison,
Je ne sais pas si j’attendrais cette fin…
Si une balle me traverse,
C’est que le mystère, je le perce…
Si mon cœur se fend,
Et qu’à mon cou, ma tête pend,
Si je meurs fort,
Aurais-je eu un peu moins tort ?
Verseras-tu quelques larmes ?
Laisserez-vous de côté quelques instants vos armes ?
Qui remarquera que j’ai disparu ?
Qui verra que je n’existe plus ?