Un triste soir de printemps,
Pour toi s’est arrêté le temps.
Tu attendais que tous soient partis
Pour laisser s’arrêter ton cœur meurtri.
J’avais sentis que quelque chose n’allait pas,
Mais je n’imaginais pas si tôt ton trépas.
J’ai eu un drôle de pressentiment
Lorsque tu me regarda un peu bêtement,
Mais je t’ai quand même laissé,
Dans tes derniers souffles, par cet abandon blessé.
Tu souffrais, tu peinais, tu t’effondrais,
Je m’amusais, je jouais et me divertissais.
Malgré ce lien entre nous fraternel,
Je t’ai laissé seul a cette errance éternelle.
Au moment où tu quittais ce monde,
Je m’arrêtais quelques secondes,
Quel frisson en moi si effroyable !
Il restera, a jamais inoubliable.
Si triste, si vague, de celui qui part…
Je rentrais enfin, mais déjà averti
Par tous ces signes si vites compris.
Dans ces lieux fatidiques j’ai accouru,
Mais c’était inutile, tu n’étais déjà plus…
J’ai posé ma main sur ta douce fourrure,
Mais je ne sentais plus battre ce cœur pur.
Je t’ai pris tendrement dans mes bras,
Même si je savais que tu ne te réveillerais pas…
Je me suis mis à pleurer, encore et encore,
Jusqu’à perdre toutes les larmes de mon corps.
Je m’en veux de cette mort si soudaine,
Et ai envers moi tellement de haine.
Je t’ai laissé lorsque je n’aurais pas dû,
Maintenant, tu es à tout jamais perdu.
Ton départ m’a appris à ne plus pleurer,
J’ai grandi, j’ai mûri, mais toujours blessé,
Depuis ta mort je suis impénétrable,
Malgré ce chagrin en moi inépuisable.
Face à ta mort, ma faible vie.
Pour chaque déception, toujours plus de dépit.
Je sais qu’un jour, je te rejoindrais,
Lorsque ici, je ne serais d’aucun intérêt…
Je viendrais te voir sur ton petit nuage
Sans besoin de prendre aucun bagage.
En attendant, je te dédis ces quelques vers,
Pour toi, mon Frère,
C’est le moins que je puisse faire…